(rêve de ligne 13 : l'avoir empruntée ce matin pas tout à fait réveillée et trop de densité pour ouvrir un livre d'où micro-roupillon)
J'arrive à l'Hôtel du Rond-Point (peut-être comme la veille au soir et que ça m'a tenté d'entrer poser la question, en même temps me prendrais-tu pour une conne au point de. J'ose espérer que quand même pas). Je me remémore notre baiser d'au revoir, un an et deux mois plus tôt. Je te demande à l'accueil et l'on me dit que tu es absent puisque la clef est là, mais ça me confirme ta présence par ici, que tu m'avais cachée. Je me rends compte qu'il m'advient la même chose qu'à mon père lorsqu'il avait compris que son frère souvent venait à Paris sans lui proposer de se voir et que c'était beaucoup plus peinant de savoir l'autre dissimulateur plutôt qu'un morceau de franchise : je viens pour le travail, c'est trop chargé, on ne pourra se voir. Voilà : je suis quelqu'un que l'on traite comme mon père. Et cette idée me tue.
Je demande à laisser un mot, il me semble que c'est la chose à faire.
Et alors le rêve prend ce tour de n'être plus qu'une rédaction. En fait je rêve les différentes versions écrites de ce que pourrait être ma réaction, entre mot de rupture violent, interrogation peinée - mais ne resteras-tu pas, là comme pour les relations amoureuses, dans le déni absolu du mal que tu m'as fait ? -, l'humour ou l'insulte (Don Juan à queue molle), ou une tentative de rattraper le coup - en fait la version qui me correspond, la vie est trop courte, sauvons ce qui peut l'être d'un éventuel bon moment que tu n'envisageais pas mais qu'au fond tu seras très heureux d'avoir partagé avec moi -.
L'arrivée à la station m'a arrêtée là.
Je crois que l'intérêt de ce rêve était que le chagrin se transformait en exercice de rédaction.
